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mardi 24 mars 2015

Développement des villes : l'étalement ou la densification?

Le développement économique et l'accroissement de la population entrainent nécessairement le développement des villes: on ne peut malheureusement pas y échapper. Les villes ont alors deux options : agrandir inlassablement la superficie urbaine (étalement urbain), en empiétant sur les terres agricoles ou en déboisant, ou développer la ville en la densifiant (densification urbaine). Bien que la première option soit souvent employée et qu'elle semble régler la situation à court terme, elle crée en fait plusieurs problèmes tant économiques qu'environnementaux lorsqu'elle est considérée sur le long terme.


L'étalement urbain


En effet, l'étalement urbain par la construction de banlieues périphériques de plus en plus éloignées du centre-ville, est une source majeure de déplacements motorisés, surtout en voiture, et contribue donc aux émissions de gaz à effet de serre, en plus d'être un frein au développement économique (voir autre article sur les alternatives à l'automobile). Cela contribue également aux embouteillages, puisqu'on tente de faire parvenir de plus en plus de gens, qui sont de plus en plus éloignés, vers une seule destination : le centre-ville. La convergence des automobilistes fait en sorte que le système routier est vite saturé aux embouchures de la villes. C'est pourquoi, par exemple, l'ajout d'une voie de circulation sur les autoroutes existantes ne réglerait pas le problème, puisque les automobilistes se rendront tout simplement plus rapidement à l'endroit qui pose vraiment problème, c'est-à-dire le centre-ville. En effet, on ne peut agrandir significativement les voies de circulations à cet endroit. Enfin, l'étalement urbain menace les réserves d'eau potable, parce qu'en développant près des rives, des lacs et des rivières, on fragilise les écosystèmes qui maintiennent ceux-ci en bonne santé. Pour plus d'information sur l'étalement urbain, cliquez sur le lien suivant.


La densification urbaine


L'autre alternative envisagée est que le territoire de la ville doit être densifié. Par densification, on entend la construction de bâtiments pouvant accueillir une plus grande population. Pour ce faire, on recourt à la construction en hauteur, en construisant des gratte-ciels par exemple. Ainsi, avec une même superficie, on peut loger plus d'individus ou accueillir plus d'espaces à bureaux. Bien sûr, il ne suffit pas simplement de construire quelques tours résidentielles pour régler le problème. En effet, les gratte-ciels conventionnels sont très gourmands en énergie et peuvent contribuer encore davantage aux problèmes environnementaux (Société canadienne d'hypothèques et de logement, 2001). Il faut donc s'assurer de construire des bâtiments plus écologiques (voir autre article sur les gratte-ciels écologiques). Néanmoins, le simple fait de densifier la ville comporte plusieurs avantages comparé à l'étalement urbain. D'abord, investir dans les transports en commun est beaucoup plus facile, puisque le réseau est moins étalé. Pour un système de transport par autobus, la consommation de carburant est réduite puisque la distance à couvrir est moindre. On économise alors sur les frais de carburant en plus de diminuer l'empreinte écologique de ce mode de transport. Ensuite, en densifiant la ville, on peut offrir des services de proximité aux citoyens, qui peuvent s'y rendre à pied ou à vélo plus facilement, évitant l'utilisation de la voiture. En effet, lorsque l'on construit une tour résidentielle ou à bureaux, des espaces pour des commerces de toutes sortes sont souvent disponibles aux premiers niveaux. Enfin, la densification permet de limiter l'empiètement sur les écosystèmes et de préserver les ressources en eau. Au final, on permet le développement de la ville sans compromettre l'environnement. Toutefois, la densification d'une ville demande non seulement des investissements, autant publiques que privés, mais aussi une volonté politique indéfectible.


Jeffrey Bédard

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