Gratte-ciels écologiques : une composante des villes de demain

Les gratte-ciels sont, pour les grandes villes, un symbole de prospérité économique et de fierté. L'amélioration des techniques de construction a permis de construire des édifices toujours plus hauts, aboutissant aujourd'hui à des édifices pouvant atteindre près d'un kilomètre de hauteur, comme le Burj Khalifa à Dubaï (image de droite). Toutefois, la construction, puis l'opération de ces bâtiments requièrent une quantité phénoménale d'énergie. Les besoins en éclairage, en chauffage et en climatisation, en plus des émissions de dioxyde de carbone ayant lieu lors de la production de béton et d'acier servant à la construction, font des gratte-ciels conventionnels des bâtiments loin d'être écologiques. Les statistiques sont à l'appui: le secteur de la construction est responsable de plus de 50% des émissions de gaz à effet de serre, comparé à 33% pour les transports (Devoir, 29 novembre 2013).

L'exemple de l'Empire State Building

Néanmoins, la construction des gratte-ciels d'aujourd'hui, et de ceux qui suivront à l'avenir, est entièrement pensée pour répondre à des contraintes environnementales très strictes afin de réduire leur empreinte écologique. Même certains vieux gratte-ciels sont convertis pour répondre à ces contraintes, comme l'iconique Empire State Building à New York, qui a été complètement rénové à partir de 2009. L'ensemble des rénovations, qui comprenait 8 projets différents a permis d'économiser près de 40% sur la consommation d'énergie, ce qui correspond à environ 4,4 millions de dollars par année (Empire State Realty Trust, 2015). Le projet de rénovation a donc eu des avantages tant sur le plan économique que sur le plan environnemental. Construire des gratte-ciels plus efficients en matière de consommation d'énergie est donc davantage un investissement qu'un compromis ou un sacrifice ayant pour but de respecter l'environnement.

Les technologies d'un gratte-ciel écologique

Afin de construire une structure moins gourmande en énergie, plusieurs éléments peuvent être considérés. Par exemple, l'installation d'éolienne et de panneaux solaire intégrés à la structure permet à la Pearl River Tower en Chine d'être auto-suffisante en énergie, c'est-à-dire qu'elle ne consomme que l'énergie qu'elle produit elle-même. (Ecolo info, 2014) La tour est positionnée de sorte qu'elle reçoit un maximum de lumière provenant du soleil, alimentant les panneaux solaires. De plus, sa conception optimise la circulation de l'air sous les planchers et au-dessus des plafonds pour utiliser les vents comme climatisation naturelle, réduisant les besoins d'énergie en climatisation. (SOM, 2015) En définitive, l'empreinte écologique des bâtiments peut être réduite si les constructeurs suivent l'exemple de ces gratte-ciels avant-gardistes, et ce, sans compromettre le développement des villes.

Jeffrey Bédard