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lundi 6 avril 2015

Et pourquoi pas une écologie industrielle?

Lorsqu'on pense au mot industrie, c'est souvent l'image de cheminées crachant des nuages de polluants dans l'atmosphère qui nous vient en tête. Alors comment les mots écologie industrielle peuvent-ils se retrouver ensemble dans la même phrase. Veut-on nous faire croire que les industries sont toutes devenues «vertes»? Pas exactement. Ce concept tire plutôt son origine d'une petite ville industrielle au nord-ouest du Danemark nommée Kalundborg. Lors de son développement, une sorte de symbiose entre différentes industries s'est progressivement installée. La «symbiose de Kalundborg», comme elle est appelée, comprend cinq partenaires : la centrale électrique Asnaesvaerket, la raffinerie de pétrole Statoil, la société danoise de biotechnologies Novo Nordisk, la société suédoise Gyproc et la municipalité de Kalunborg elle-même. Ces différents partenaires échangent une grande partie des déchets qui résultent de leur production respective et qui ne leur est d'aucune utilité, mais qui peut se révéler très utile pour la production des autres partenaires. Par exemple: «En 1990, la centrale électrique a mis en service sur l'une de ses unités une installation de désulfuration: le soufre des gaz de combustion réagit avec la chaux, ce qui donne du gypse (sulfate de calcium). Asnaesvaerket produit ainsi plus de cent mille tonnes de gypse par an. Transporté par camion jusqu'à l'entreprise voisine, Gyproc, ce gypse est aujourd'hui utilisé comme matière première pour ses panneaux de construction. Gyproc a pu ainsi cesser d'importer du gypse naturel, jusqu'alors extrait de gisements en Espagne.» (Erkman, 1998)




Ainsi, ce concept qui a donné naissance à une nouvelle discipline scientifique (voir Journal of Industrial Ecology), ne considère plus l'industrie comme un élément séparé de la biosphère, duquel découle des polluants qui doivent être enfouis et oubliés, mais bien comme une partie de la biosphère, interagissant avec les autres écosystèmes. Les déchets ne sont alors plus considérés comme des éléments nuisibles, mais comme des ressources qui peuvent trouver une utilisation par d'autres membres de cet écosystème, comme c'est le cas pour les écosystèmes naturels.

Jeffrey Bédard

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